L'histoire du japon
Des artisans de l'époque Muromachi préparant un thé
De par la nature même de l'archipel japonais, composé de nombreuses
îles et s'étendant sur plus de 3 500 kilomètres, la cuisine japonaise
est avant tout une cuisine de région (voire locale) où certains
principes majeurs se déclinent au gré des goûts et des ingrédients locaux à disposition.
Il en résulte une très grande diversité de plats ; cependant, ces
cuisines ont été progressivement marquées à la fois par des évolutions
communes du mode de consommation dans tout le pays et par des
innovations étrangères (nouveaux ingrédients, nouvelles techniques
culinaires) rapidement acceptées, diffusées et adaptées partout dans le
pays.
Tirant ces origines des traditions des peuples de
chasseurs-cueilleurs de la Préhistoire, la cuisine japonaise se nourrit
pendant près de 2 000 ans d'influences chinoises et coréennes. Entre l'époque de Nara (710–794) et l'époque Edo (1603–1868), la cuisine traditionnelle washoku (和食)
se construit lentement. Elle est influencée pendant longtemps par les
pratiques bouddhiques végétariennes, la consommation de viande étant
prohibée pendant plusieurs siècles, ainsi que par l'apport chinois des
nouilles ou de la sauce soja.
Les techniques comme la fermentation (base de nombreux plats japonais)
ou encore l'art de la coupe, se complexifient ; les repas sont alors
codifiés et donnent naissance à une grande cuisine japonaise actuelle, le kaiseki. La prospérité économique et le développement font de l'époque Edo l'apogée de la cuisine traditionnelle.
Durant l'époque Meiji (1868 à 1912), l'abrogation du sakoku (fermeture du pays) par l'empereur Meiji entraîne l'apparition de plats d'origines occidentales ou yōshoku (洋食, cuisine de l'Ouest),
chinoises ou coréennes. Parmi les réformes, l'empereur lève
l'interdiction de consommer de la viande rouge, et promeut la cuisine de
l'Occident, qui était perçue comme la cause de la grande taille des
Occidentaux. L'adaptation de ces plats aux goûts et ingrédients locaux
donne naissance à de nouvelles recettes propres au Japon.
Dans les années 1950, le Japon lance une grande réforme de ses
pratiques alimentaires dans le but d’occidentaliser la manière dont les
Japonais se nourrissent.
Promue par l’État et le secteur privé, elle visait à passer du modèle
traditionnel basé sur le riz, les tubercules, et le soja, à une
alimentation à l’occidentale plus riche en matières grasses et en
protéines avec de la viande, des produits laitiers, des œufs, et des
céréales autres que le riz.
L’accord relatif aux produits agricoles excédentaires de 1955 entre le
Japon et les États-Unis est une des raisons de cette réforme : les
États-Unis auraient eu pour but de faire adopter par les Japonais des
pratiques alimentaires bénéfiques à leur politique agricole.
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